En France, l'obésité est un problème de santé publique. Selon différentes enquêtes récentes elle atteint 6 à 7 % des hommes et 8 à 9 % des femmes à l'âge adulte. Particulièrement élevée dans les régions du Nord et de l'Est elle varie avec l'âge et culmine dans la tranche d'âge 60-70 ans. Chez l'enfant l'obésité est en augmentation.
En France, le problème de l'obésité est modéré en comparaison d'autres pays comme les Etats-Unis où 20 % des hommes et 25 % des femmes sont obèses.
Comment définit-on l'obésité ?
Le seuil de poids qui définit l'obésité repose sur la notion médicale de risque de mortalité engendré par l'excès de poids. L'Organisation Mondiale de la santé a défini l'obésité en fonction de l'Indice de Masse Corporelle (BMI en anglais) selon la classification suivante :
Corpulence normale
IC de 18,5 à 24,9
Surcharge pondérale ou "embonpoint"
IC de 25 à 29,9
Obésité modérée
IC de 30 à 34,5
Obésité sévère
IC de 35 à 39,9
Obésité très sévère
IC supérieure à 40
Pour porter le diagnostic d'obésité on prend en compte d'autres mesures et la présence de pathologies associées. Dans notre société obsédée par la minceur, les obèses souffrent d'une très mauvaise image au plan social et professionnel. Pourtant le fait d'être très gros n'est pas seulement un handicap esthétique, et il faut considérer l'obésité comme est une maladie chronique qui peut avoir de graves conséquences physiques et psychologique.
Comment se constitue l'obésité ?
L'obésité se constitue lors d'une période où le bilan énergétique est positif, c'est à dire que les apports caloriques sont excessifs par rapport aux dépenses énergétiques. On distingue les obésités de constitution précoce pendant l'enfance et celles qui se constituent à l'âge adulte, souvent avant l'âge de 40 ans.
La personne devenue obèse stabilise ensuite son poids à un niveau excessif. Plus tard et en l'absence de traitement le poids aura tendance à augmenter progressivement.
Chez l'enfant l'indice de corpulence augmente normalement pendant la première année de vie puis diminue spontanément jusqu'à l'âge de 6 ans avant d'augmenter à nouveau : c'est ce qu'on appelle le rebond d'adiposité. S'il est trop précoce c'est un facteur de risque d'obésité ultérieure.
Plusieurs responsables
Les causes du déséquilibre énergétique initial lié à l'obésité sont plus ou moins bien connues :
Des apports alimentaires trop riches en sucres et en lipides, des rythmes alimentaires déstructurés avec grignotage hors repas et des troubles du comportement alimentaire.
La sédentarité et une activité physique faible. Il existe une relation entre l'apparition de l'obésité et le temps passé devant la télévision.
Les facteurs génétiques semblent déterminants . On a montré qu'il existe une prédisposition génétique à prendre du poids plus facilement dans certaines familles. De nombreuses recherches sont menées pour essayer de trouver les gènes responsables.
Les facteurs psychologiques : tendance dépressive, troubles du comportement alimentaire.
Les facteurs sociaux : en France comme dans tous les pays industrialisés l'obésité est plus importante dans les milieux défavorisés et immigrés, surtout les obésités graves.
Les styles de vie actuels avec réduction de l'activité physique, évolution des modes alimentaires, température ambiante des logements augmentée, etc.
Il n'existe pas une mais plusieurs formes d'obésité ! Car sous ce terme se cachent différentes définitions de la maladie qui ne traduisent pas les mêmes risques. Modérée, sévère, morbide… Un seul outil pour les différencier : l'indice de masse corporelle. Découvrez les dessous de la surcharge.
Pour prendre en charge efficacement les malades, il est essentiel distinguer les différentes formes d'obésité.
L'obésité modérée
On ne parle pas d'obésité en jugeant les gens d'un seul coup d'oeil ou en les pesant ! Pour affirmer que le poids est problématique, les scientifiques ont défini un outil précis : l'indice de masse corporelle (IMC). Celui-ci est basé sur un calcul simple : le poids en kilos divisé par la taille en mètres élevée au carré. Si le résultat se situe entre 20 et 25, on considère que le poids est normal. Entre 25 et 30, c'est le surpoids : les kilos en trop commencent à devenir une menace pour la santé. On parle d'obésité proprement dite lorsque l'IMC se situe entre 30 et 35. Dans ce cas, les risques de maladie (hypertension, diabète, cancer…) deviennent très importants.
L'obésité sévère
Lorsque l'IMC franchit la barre des 35 mais reste sous celle des 40, on parle d'obésité sévère. Dans ce cas, les risques de développer des maladies du fait de son surpoids sont fortement augmentés. Il est impératif de perdre plusieurs kilos. D'ailleurs, ce n'est que pour un IMC au-delà de 35 que la chirurgie peut-être préconisée pour traiter l'obésité.
L'obésité morbide ou massive
Lorsque l'indice de masse corporelle dépasse 40, il s'agit d'une obésité morbide. Certains spécialistes distinguent même un stade supérieur, l'obésité massive, avec un IMC au-delà de 50. Il faut noter que ce problème est de plus en plus inquiétant en France : en 5 ans, le nombre d'obèses avec un IMC supérieur à 40 à doublé : 0,6 % de la population est aujourd'hui concernée.
Indépendamment de l'indice de masse corporelle, les spécialistes distinguent également deux formes d'obésité, selon le type de répartition de la masse grasse :
L'obésité androïde : la masse grasse s'installe plutôt dans le haut du corps. Cette forme serait plus dangereuse pour la santé, entraînant plus facilement des problèmes d'hypertension, de diabète ou des troubles cardiovasculaires. C'est pourquoi certains médecins préfèrent à l'IMC la mesure du tour de taille, qui serait un meilleur révélateur des risques liés à l'obésité
L'obésité gynoïde : la masse grasse s'installe plutôt dans le bas du corps. Celle-ci aurait moins de retentissements sur la santé, entraînant principalement des problèmes articulaires ou des insuffisances veineuses. Elle est néanmoins plus difficile à vaincre que l'obésité androïde.